Ce 22 juin, le café « Le Bohème » à la Baie des Citrons, accueillait une édition du café-signe. Une initiative que l’on doit à Stéphane Delprat et qui a rassemblé près d’une trentaine de personnes sourdes, malentendantes ou valides.
« Le but de ce café-signe, explique son organisateur, est que des personnes sourdes, malentendantes et bien-entendantes se rencontrent et partagent un moment agréable. J’aime échanger et partager avec des gens, c’est ce qui m’a conduit à organiser ce type d’évènement d’abord à Toulouse et aujourd’hui à Nouméa. »
Et il est vrai que cette opération a rencontré un vrai succès, permettant des rencontres et des échanges autour d’un verre en toute simplicité et convivialité.
« J’ai organisé cet évènement à titre tout à fait personnel, précise Stéphane Delprat, j’ai demandé à l’APS (Association pour la Surdité) de m’aider à traduire en langue des signes afin que les sourds puissent comprendre ce qui se passe durant cette soirée et y participent. Ainsi tout le monde peut se comprendre. »
Ce café-signe permettait aussi aux personnes entendantes de découvrir la LSF, Langue des Signes Française, et de s’y initier, un exercice auquel les convives se sont pliés avec enthousiasme.
« La meilleure façon d’apprendre à signer, c’est comme pour une langue étrangère, il faut la pratiquer, souligne Stéphane Delprat. Je ne maîtrise pas encore bien la langue des signes, mais je souhaite y parvenir. Je baragouine en langue des signes. »
Montrer la culture sourde
Karine ne pouvait manquer ce rendez-vous. Elle signe depuis sa plus tendre enfance, issue d’un environnement familial où la surdité est très présente, depuis ses grands-parents jusqu’à sa fille.
« Pour moi, explique-t-elle, il est important que les sourds puissent avoir un moment pour se retrouver tous ensemble et pouvoir aussi montrer leur culture parce que la culture sourde est très importante pour eux, et pour moi aussi. » Karine pratique donc la LSF, Langue des Signes Françaises, principal vecteur de communication.
« Il y a des enfants sourds qui sont implantés et qui entendent un petit peu et qui donc n’ont pas besoin vraiment de la langue des signes, précise-t-elle, mais cependant la LSF sera quand même un moyen pour eux de se reconnaître et de se reconnaitre aussi dans une culture. »
Ce café-signe aura donc permis à des valides d’échanger avec des sourds et des malentendants, on y a même appris des bribes signées comme : bonjour, merci, au revoir.
« L’apprentissage peut aller très vite, nous dit Karine, mais il faut avoir les bonnes bases donc un bon enseignant. Il y a une grammaire et un alphabet que l’on appelle la dactylologie. Concernant la grammaire, la phrase ne va pas s’écrire de la même façon selon le sens qu’on veut lui donner. Ainsi le sujet va être à la fin et apprendre l’inversement des mots est sans doute ce qu’il y a de plus dur dans l’apprentissage de la langue des signes. »