Améliorer le logement pour les personnes en situation d’handicap

Visite du logement qui a été repensé pour une meilleure adaptabilité de Kalisitotolu.

Un pas important en matière d’accès au logement pour les handicapés vient d’être franchi. Une convention vient d’être signée entre la province Sud, les bailleurs sociaux et le Service de Soins et de Réadaptation (SSR). C’est le lancement d’une politique ambitieuse.

C’est dans les locaux de la SEM Agglo à Dumbéa que tous les partenaires se sont retrouvés pour la signature de cette convention qui marque le début de la mise en œuvre d’une vraie politique en faveur du logement pour les personnes en situation de handicap. Grâce à cette convention, les délais de réalisation des logements vont être raccourcis. C’est pour cette raison qu’elle a été pensée et mise en œuvre dans le partenariat le plus large entre les financeurs, les bailleurs, l’institution provinciale et les associations. En substance, par cette convention, la province Sud et les bailleurs sociaux (FSH, SIC et SEM Agglo) s’engagent à offrir des solutions pérennes aux personnes en situation de handicap, au travers notamment du dispositif provincial « Première entrée dans le logement ». Ce dispositif s’appuie notamment sur un accompagnement social et financier.

« Nous avons travaillé en étroite collaboration avec la province Sud et les bailleurs sociaux, explique Catherine Poédi, présidente de l’APEH NC membre du Collectif Handicap. Il y avait vraiment une urgence, et ce projet était nécessaire. Nous sommes satisfaits que la province Sud se soit emparée de cette question et qu’elle ait souhaité travailler dans un large partenariat. »

À noter que le dispositif provincial peut être complété par un soutien financier apporté par la Commission Handicap et Dépendances du gouvernement.

Un vrai progrès

Cette convention et les actions qu’elle fixe sont un vrai progrès, en ce qu’elle permet aux personnes hospitalisées au SRR d’avoir de nouvelles perspectives. La question du logement est centrale pour les personnes en situation de handicap et leurs familles qui éprouvent les pires difficultés à trouver des logements adaptés et en nombre suffisant. Ce frein conduit en effet à ce que bon nombre de personnes demeurent hospitalisées pendant un ou deux ans par faute de logement adapté. Dans ce contexte, la province Sud, en accord avec les bailleurs sociaux, a prévu la réalisation d’un pourcentage de logements adaptés dans chaque nouvelle construction.

« L’objectif, explique Muriel Malfar, présidente de la commission de l’habitat de la province Sud, serait que dans une résidence, on réalise au moins 10 % de logements adaptés. Le souci, il faut être clair, c’est que l’on n’a pas de loi sur ce sujet en Nouvelle-Calédonie, il va donc falloir modifier un certain nombre de textes. »

En attendant, la province Sud entend engager un plan plus global d’aide au logement. Il est ainsi prévu le recensement général des logements adaptés ou adaptables dont pourraient disposer les bailleurs sociaux. Dans le même temps, la province Sud va lancer une vaste enquête sur les besoins en matière de logement des personnes en situation de handicap afin de mieux faire correspondre l’offre à la demande.

Un premier logement livré

La signature de cette convention s’est accompagnée de la remise de clés d’un logement adapté à Kalisitotolu, une personne en situation de handicap.

« Nous avons intégré le logement au mois de décembre, explique Marie-Jeanne, son épouse. Ils ont tout cassé pour mettre le logement en normes par rapport au handicap de mon mari, et maintenant c’est adapté pour lui. Avant nous étions dans un logement pas du tout adapté à ses besoins et son handicap aux Tours de Magenta. »

Cette première livraison est le début d’une longue série, ce dont se sont félicitées les associations en charge du handicap.

« Ce sont les premiers logements, souligne Muriel Malfar, et c’est vrai que c’est une grande fierté. Ce logement était attendu par le Collectif Handicap qui aujourd’hui est vraiment très satisfait de voir aboutir ce projet sur lequel nous avons travaillé pendant un an et demi, mais qu’il attendait depuis des années. »