Mercredi dernier, l’Institut spécialisé autisme (ISA) « Les Lucioles » a ouvert ses portes au public. L’occasion d’en savoir plus sur cette structure médico-sociale qui accueille des jeunes autistes jusqu’à l’âge adulte pour leur apprendre à s’intégrer dans un environnement extérieur peu adapté à leur handicap.
Durant toute une après-midi, l’ISA du Mont-Dore, située à Robinson, a accueilli les familles et amis d’enfants autistes, des soignants ainsi que le grand public à découvrir l’enseignement prodigué au sein de ses ateliers. Ouvert en février 2014, cet établissement médico-social privé à but non lucratif est géré par une association de type loi de 1901, l’association Soutien autisme « Les Lucioles ». A la fois thérapeutique et éducatif, il regroupe sur un même lieu trois structures ayant pour vocation de permettre l’épanouissement des enfants, adolescents et jeunes adultes porteurs de troubles du spectre autistique (TSA).
Plusieurs troubles autistiques
Les troubles de l’autisme se repèrent à un très jeune âge. Ils sont généralement décelés par le médecin traitant et détectés au préalable dans les crèches ou dans l’environnement familial. « Il y a pour ainsi dire autant de formes d’autisme qu’il y a d’autistes. Un ensemble de signes, comme des troubles de la communication, la crainte de monter un escalier ou la marche très tardive conduisent les familles à consulter. Sur le territoire, le CMP (Centre médico-psychologique) nous envoie des enfants après avoir posé un diagnostic », souligne Aurélie, éducatrice de la section des 3 à 10 ans à l’ISA. Avec une liste d’attente chaque année, l’institut s’efforce de répondre aux demandes selon le profil des enfants. Certains d’entre eux peuvent, en effet, intégrer une CLISS ou, dans le meilleur des cas, un établissement scolaire classique.
Rendre les enfants acteurs
Trois enseignants spécialisés exercent à temps plein au sein de l’ISA. « Les enfants sont répartis dans 5 unités de vie avec des groupes d’environ 7 enfants. Le but est de les rendre acteurs, en commençant, pour les plus petits, à leur faire accepter de rester assis pendant 30 minutes consécutives dans un environnement apaisé », précise l’éducatrice. Une équipe pluridisciplinaire entoure l’enfant autiste, avec notamment une psychomotricienne, une infirmière et une psychologue. « C’est primordial pour franchir les étapes de la vie de l’enfant et de l’adolescent qui prend conscience de son corps, des poils qui poussent, etc. Nous avons un atelier vie affective et sexuelle qui permet de répondre aux questions qu’ils peuvent se poser et des jeux éducatifs pour appréhender ce corps qui change de façon ludique », explique Tatiana, l’infirmière.
Une prise en charge personnalisée
Comment mieux vivre son hypersensibilité ou comment s’adapter au quotidien sont d’autres questions auxquelles la psychomotricienne de l’ISA apporte des éléments réponses. « On utilise le visuel pour leur apprendre à construire un meuble de leurs propres mains, avec les gestes de sécurité à respecter. J’apporte mes compétences en matière d’autisme et l’agent technique apporte son savoir-faire manuel », confie-t-elle. Même son de cloche pour Virginie, éducatrice spécialisée en charge des plus grands, de 10 à 20 ans. « Ils ont une attention volatile alors la prise en charge est très personnalisée. On s’adapte suivant les niveaux,», précise-t-elle. L’ISA, c’est aussi une équipe mobile, celle du Sessad, avec 4 éducateurs, une assistante sociale et une enseignante spécialisée, ainsi qu’un centre d’hébergement. « C’est émouvant cette relation bienveillante entre les soignants et les enfants. On les soutient quoi qu’il arrive », commente Eddie Lecourieux, le maire du Mont-Dore. Membre du conseil d’administration de l’ISA, il ne manque pas une manifestation au programme.
- Tatiana, l’infirmière de l’ISA.
- Découverte de l’univers ludique de l’ISA.
- L’atelier psychomotricité.
- Virginie, l’éducatrice des grands.
- Le maire du Mont-Dore était présent.
- L’éducatrice du Sessad.