A l’occasion de la Semaine mondiale des sourds, l’APS (Association pour la surdité) avait organisé une visite guidée du musée maritime de Nouvelle-Calédonie en LSF (langue des signes française). Grâce à la présence d’un interprète, les objets du passé ont pu raconter leur histoire à un public attentif.
Après l’Aquarium des Lagons, l’an dernier, c’est au Musée maritime de Nouvelle-Calédonie que 15 sourds et leurs familles se sont rendus, la semaine dernière, pour célébrer la Semaine mondiale des sourds. Cette semaine s’inscrit dans le cadre de la Journée mondiale des sourds, instaurée en 1958 par la Fédération mondiale des sourds et officialisée, un an plus tard, par l’Organisation des Nations Unies. Elle est aujourd’hui déclinée en Semaine mondiale des sourds dans un certain nombre de pays et de villes à travers le monde, dont Nouméa. Cette année, elle se déroulait du 23 au 28 septembre.
« Nous avons organisé une visite guidée, le mercredi 28, pour que 8 enfants et 7 adultes sourds puissent avoir accès à ce musée qu’ils ne connaissaient pas. C’est pour eux une ouverture sur la culture générale », explique Lauriane Lombard, coordinatrice de l’APS, association qui œuvre pour l’insertion des personnes sourdes et malentendantes.
Plusieurs profils de sourds
« L’APS regroupe plusieurs profils de surdité, certains sont appareillés et peuvent verbaliser, d’autres n’entendent pas », poursuit la coordinatrice.
Seul traducteur en langue des signes française du territoire, Léo Toigo était présent aux côtés du guide du musée pour raconter l’histoire maritime de la Nouvelle-Calédonie.
« On dit que James Cook a donné le nom de son Ecosse natale au pays mais c’est faux. En réalité, il était anglais et non écossais ! », précise le guide.
Message reçu par le public, les yeux rivés sur les gestes de Léo.
« Nous avions conseillé le guide, au préalable, sur la façon de s’adresser à eux, en articulant, car ils peuvent aussi lire sur les lèvres. Plusieurs enfants lui ont posé des questions, ils étaient très intéressés », commente Lauriane.
Une vidéo pour se faire entendre
En marge de cette visite, la Semaine des sourds a été marquée par la mise en ligne d’une vidéo à l’initiative des sourds eux-mêmes.
« Jimmy Kotra, un Calédonien sourd qui vit en métropole, a lancé l’idée et ses amis du Caillou ont suivi. Ce petit film très épuré met l’accent sur la langue des signes en tant que droit pour tous les sourds. Il est visible sur notre page Facebook, signale la coordinatrice de l’APS. En Nouvelle-Calédonie, on manque de formateurs, ce qui isole les sourds. On l’a constaté durant la crise du coronavirus. Ils ont droit à l’information, comme tout un chacun. Dernièrement, le code de la route en langue des signes a été mis en place. C’est une avancée considérable. Nous espérons qu’il y en aura d’autres. Actuellement, le territoire n’a pas d’école spécialisée où les enseignements sont totalement dispensés en LSF alors que 84 enfants sourds et une soixantaine d’adultes ont été recensés, avec une reconnaissance de handicap. »
- Léo Toïgo assurait la traduction en langue des signes.
- Le public était très attentif.
- Le guide et l’interprète.