Mardi dernier, les étudiants de l’Université de Nouvelle-Calédonie et leurs professeurs ont testé, dans leurs locaux, différentes situations de handicap. Organisée depuis bientôt 6 ans, l’opération « Bien vivre mon campus » permet de porter un autre regard sur le handicap et les difficultés rencontrées par les étudiants concernés.
Dans la cour du campus de Nouville, le parcours à l’aveugle mis en place ne fait que quelques dizaines de mètres mais il ressemble à un parcours du combattant. Aujourd’hui, les rôles sont inversés. C’est Marie-Claire, non-voyante, qui guide Alice, voyante, tout au long du parcours en lui tenant la main. Elle est aidée de Jeannette, une stagiaire. Un coup à droite, un coup à gauche… Les yeux bandés avec un masque noir opacifiant sa vue, l’étudiante progresse lentement, balançant sa canne blanche pour repérer les embûches sur son chemin et les marches d’escaliers menant à l’amphithéâtre. Toc-toc-toc… Les voici ! La difficulté monte d’un cran : en l’absence de repère visuel, gravir ces quelques marches s’avère très compliqué. Sans parler de la descente ! Pour cet exercice délicat, Marie-Claire sera les yeux d’Alice.
Repérer les obstacles
Equipés de matériels destiné à diminuer leurs capacités de déplacement, les étudiants pointent du doigt le terrain accidenté, la hauteur des marches ou encore des voitures mal garées. Julianne, en seconde année de SVT (Sciences de la vie et de la terre), a tenu à se mettre à la place d’une personne en fauteuil.
« Ils sont 7 volontaires ce matin et 8 cet après-midi », explique Ryan, l’un des 20 ambassadeurs du forum de la santé et du handicap.
A ses côtés, Iléana fait le pointage et oriente les étudiants.
« Vous avez une exposition sur les malvoyants à l’accueil et des cours de langue des signes à l’amphi 400. Il y a aussi un atelier consacré aux troubles DYS et un repas à l’aveugle », indique-t-elle. Marie-Angèle, membre de l’association Valentin-Haüy, initie les étudiants au braille à l’aide d’une machine à écrire spéciale. « Je leur apprend l’alphabet et tout ce qu’ils veulent savoir », confie-t-elle.
Des activités ludiques
Dans le gymnase et sur le terrain de sport, les activités sont ludiques : marquer un panier en handibasket, faire une course handisport par écran interposé ou encore tester un tricycle à conduite manuelle – le Trike – avec pour professeur des champions de ces disciplines sportives.
« Allez les filles ! Attention, tu vas te faire dépasser ! Vas-y, rien n’est perdu ! », encourage Nicolas Brignone, coach pour l’occasion.
Cette année, le campus de Nouville recense près de 80 étudiants en situation de handicap.
« On sait très bien qu’il y en a qui sont réticents à se déclarer et on compte sur cette manifestation pour les pousser à le faire car on a des dispositifs et du matériel adapté, que leur handicap soit physique, psychique ou sensoriel », explique Brigitte Gustin, chargée de mission et coordinatrice de la politique handicap à l’UNC.
Un appel qui est, chaque année, entendu.