Le réalisateur calédonien Sébastien Marquès a suivi l’équipe de France handisport lors des championnats du monde de 2019 à Dubaï. Caméra à l’épaule, au plus près des protagonistes, il signe un film poignant où les athlètes calédoniens occupent une place de choix. Le film sera diffusé le 7 septembre prochain sur la chaîne Calédonia.
Installés dans l’amphi 250 de l’Université de Nouvelle-Calédonie, les athlètes handisport ont les yeux rivés sur l’écran, esquissant tantôt un sourire, tantôt une grimace. Pierre Fairbank, Rose Vendegou et Nicolas Brignone revivent les moments forts des épreuves auxquelles ils ont participé il y a un an. À leurs côtés, leur entraîneur Olivier Deniaud co-anime la soirée avec José Marquès, également entraîneur pour l’équipe de France handisport. C’est le fils de ce dernier, installé en métropole où il exerce son métier de réalisateur, qui est à l’origine du film. L’émotion est palpable au fil des mouvements de la caméra qui s’est faite discrète, à hauteur d’homme, avant, pendant et après les épreuves.
« Elle était petite, on l’a vite oubliée. C’est un beau documentaire. On n’y parle pas de performances mais de parcours de vie », témoigne Pierre Fairbank.
« Sébastien est un sportif et un ami, si bien que les athlètes se sont livrés plus facilement », précise Olivier Deniaud.
Et ce n’est pas la timide Rose Vendégou qui dira le contraire, plus impressionnée de s’adresser à l’auditoire de l’amphithéâtre que de performer dans un stade bondé.
« A Dubaï, je n’étais plus une personne de petite taille, j’étais comme les autres, avec « ma bande », comme je l’appelais », livre-t-elle à la caméra.
Une victoire sur soi
On découvre alors que ces hommes et ces femmes à l’allure invincible, capables des plus grands exploits sportifs, ont aussi leurs fragilités. « Ça fout les boules ! », martèle un air de rap composé par Nicolas Brignone. Car le jeune athlète est aussi musicien à ses heures. Il se livre avec des mots chocs sur un mal être déjà présent avant « l’accident », celui qui a mis fin à sa vie de valide pour s’ouvrir sur un nouvel horizon.
« J’étais très grand et très maigre. Avec le sport, j’ai pris plus de 10 kilos. Je suis mieux dans ma peau aujourd’hui car, curieusement, le handicap a fait tomber mes barrières psychologiques », confie-t-il.
Au fil des témoignages, les blessures resurgissent. Avec, au bout du tunnel, une victoire sur soi-même. « Faire du handicap une force », « construire l’excellence à partir de nos différences », « gagner ou apprendre », les mots sont percutants et ont valeur d’exemple.
« Ce film est d’une grande humilité et porte un message de bienveillance », estime le journaliste Jaimie Waïmo, présent pour représenter Calédonia.
Le 7 septembre à 19h20, la chaîne diffusera le film suivi d’une table ronde en présence des athlètes. À ne pas manquer.