Depuis plus de vingt ans sur le territoire, les centres de vacances de la Fédération des Œuvres Laïques de Nouvelle-Calédonie (FOL) accueillent de nombreux jeunes en situation de handicap pour deux semaines d’activités et de découvertes en tout genre.
« Vous allez pousser Dylan jusqu’aux pots de yaourt, puis revenir taper dans la main de votre coéquipier », lance Jacqueline, animatrice du centre de vacances de la FOL. En ce vendredi matin ensoleillé sur le parc de Koutio, plus de trente enfants sont venus participer aux jeux d’habileté et de rapidité. Au programme cette semaine, deux thèmes principaux : la santé et le bien-être. Dylan, en fauteuil roulant, arbore un grand sourire. Il est au cœur de toutes les attentions durant l’activité matinale. Pour atteindre la victoire, ses camarades doivent le pousser dans son fauteuil, en douceur, pour attraper le plus de pots de yaourt possible. Un exercice qui permet de faire participer tous les vacanciers et notamment ceux en situation de handicap. Pour que chacun soit pris en compte.
« On prend le temps d’expliquer aux autres enfants que ce sont des copains comme les autres même s’il faut plus de vigilance », assure Cécile Ismaël, coordinatrice handicap auprès de la FOL. La jeune femme veille au bon fonctionnement de chacun des sites. « Je fais le déplacement avant chaque sortie pour cibler les lieux accessibles à tous », ajoute-t-elle. Et les journées sont bien remplies. De 7h15 à 17h, les animations se multiplient. Des matinées jeux aux après-midis à la piscine de Koutio, ou encore des visites du parc forestier à la découverte des animaux, tous les moyens sont bons pour tisser un lien entre les vacanciers. De la chasse au trésor aux collages et aux activités dans l’eau, « chacun trouve sa place, à son rythme ».
Pour ces deux semaines, ils sont dix enfants en situation de handicap à rejoindre le groupe qui s’est installé dans l’école Jacques Trouillot de Rivière Salée. De la maternelle au primaire, ils sont porteurs de polyhandicap, de troubles autistiques ou de dyspraxie. Mais tous sont intégrés au groupe avec les autres jeunes.
« Nous prenons en compte chacune de leurs identités. On a aussi appris un petit peu la langue des signes pour communiquer avec les jeunes malentendants, et nous utilisons beaucoup la gestuelle. Bien souvent, ils lisent aussi sur les lèvres », raconte Élisa Heafala, directrice du centre.
Pour offrir à chacun des moments inoubliables en sécurité, l’organisation est millimétrée. « On tient compte des capacités de chacun pour leur apporter une réponse adaptée”. et les procédures adaptées, “cette après-midi pour la piscine par exemple, on a les dossiers médicaux de chacun d’entre eux. C’est beaucoup de paperasse mais ça vaut le coup ! », ajoute Élisa.
Et pour que l’épanouissement soit total, chaque enfant en situation de handicap est entouré de son accompagnateur et parfois d’animateurs référents en renfort. « Les animateurs référents doivent s’informer et se préparer à s’occuper des enfants en situation de handicap. La plupart d’entre eux viennent volontairement se former les mercredi après-midis à la langue des signes, aux changements ou aux transferts avec les fauteuils. Il faut qu’ils soient prêts quand les enfants arrivent », enchérit Cécile Ismaël. Un dévouement qui semble ravir les principaux concernés. « On a de très bons retours des parents. On a mis en place un système de cahier pour qu’ils puissent nous donner leur avis. C’est toujours très positif », complète-t-elle.
Une mission de sociabilisation qui doit se faire dès le plus jeune âge selon la jeune femme. « L’important est de sensibiliser les enfants le plus tôt possible. Plus ils sont en contact avec le handicap et moins ils ont peur de s’ouvrir à leurs camarades en situation de handicap. C’est ce que nous essayons de faire. Ils ne peuvent pas être mis à l’écart, ce sont eux aussi les adultes de demain. Lorsque l’on parle de destin commun, ils en font aussi partie ! », conclut-elle, sérieuse.
Pour les jeunes vacanciers, les festivités se poursuivent la semaine prochaine autour de sorties variées, dont une au parc du Ouen Toro.
La FOL organise chaque vacances scolaires des centres de loisirs et dispose d’une dispositif spécifique d’accueil des enfants en situation de handicap.
Pour les contacter: tél.: 27 21 40 mail: [email protected]
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