Le 4 octobre dernier, le MCI (Mouvement pour une Calédonie inclusive), qui fédère 27 associations liées au handicap, organisait des ateliers de réflexion au centre culturel Tjibaou. Centrés sur les thématiques « scolarité et formation, emploi, financement et gouvernance », ils visent à construire l’emploi inclusif en Nouvelle-Calédonie.
Ils étaient une cinquantaine de participants aux ateliers de réflexion collective organisés par le MCI. Des personnes issues du milieu du handicap mais aussi des représentants des différentes catégories socio-professionnelles et des décideurs concernés par l’emploi des personnes en situation de handicap. Les débats à l’ordre du jour avaient pour objectif
« d’intégrer chaque acteur à la préparation, à la réflexion et à la co-construction de l’emploi inclusif en Nouvelle-Calédonie », a rappelé Joël Kasarherou, le président du MCI.
Depuis 2016, cette association loi 1901 ambitionne de réunir l’ensemble du corps social souhaitant œuvrer pour rendre possible l’inclusion et donc éviter l’exclusion sociale et professionnelle des personnes en situation de handicap.
Identifier les freins et les leviers
Lors de cette journée, le Mouvement a souhaité
« inviter l’ensemble des parties prenantes à mener une réflexion sur les freins qui empêchent de passer de la recherche d’emploi à l’emploi mais aussi sur les leviers qu’ils rencontrent, a indiqué Philippe Roux, président de l’association Handijob, membre du MCI. Il s’agit d’identifier les pistes qui nous permettrons de proposer des solutions pour faire avancer les choses au niveau institutionnel. »
Parmi la douzaine de participants à chacun des trois ateliers se trouvaient des représentants du Medef et des employeurs en puissance, comme la Fédération calédonienne du BTP représenté par sa secrétaire générale, Stéphanie Arrieguy :
« on a tous un rôle à jouer dans l’inclusion des personnes en situations de handicap, donc la FCBTP a son rôle à jouer au niveau de l’ouverture d’emplois, de la recherche de solutions pour que personne ne soit laissé sur le côté. Cela passe par des aides à l’adaptation et la création de postes de travail spécifiques dans l’automatisation et le numérique, par exemple. »
Créer un guichet unique
Comment accueillir les personnes en situation de handicap, qui ont les mêmes droits que tout le monde, dans le milieu professionnel et tout mettre en œuvre pour faire respecter leurs droits : les pistes de réflexion ont constitué des débuts de réponse à ces questionnements.
« Les trois ateliers au programme ont démontré la nécessité de créer un guichet unique à destination des travailleurs en situation de handicap pour combler le fossé qui existe entre l’offre et la demande en matière d’emploi inclusif », a précisé Joël Kasarherou.
Les organisateurs ont, par ailleurs, soulevé le manque de données récentes pour mettre en œuvre une politique publique cohérente en matière d’emploi inclusif.
« Se construire en tant que citoyen »
Thierry Santa, membre du gouvernement chargé notamment du handicap, invité à la restitution publique des travaux de la journée, a rappelé dans son discours de clôture son
« engagement à développer l’emploi des personnes en situation de handicap ». Il a rappelé que « le soutien à l’emploi inclusif est d’autant plus important qu’il permet de se construire en tant que citoyen, de s’émanciper et ainsi agir dans notre société en tant que membre à part entière. » Thierry Santa a terminé son intervention en déclarant que « la Nouvelle-Calédonie, dans la période actuelle, ne peut se priver d’aucune compétence, d’aucune énergie ».
Une synthèse qui permettra d’orienter les réflexions sur l’amendement nécessaire de la loi de pays 2009.1 en faveur de l’emploi inclusif, voire la préparation d’une nouvelle loi de pays.
- Les animateurs des trois ateliers de la journée
- L’atelier emploi ou comment mobiliser les employeurs
- L’atelier financement a créé un lien concret entre les participants
- Les institutions, le Medef ou encore la FCBTP étaient représentés.
- Des employés d’Handijob étaient au service.