Chaque année, un nombre croissant de centres de vacances et de loisirs ouvrent leurs portes aux enfants et aux jeunes adultes en situation de handicap. Ces vacanciers pas tout à fait comme les autres peuvent désormais profiter des joies de l’été en totale immersion.
Pas facile pour des parents de savoir où placer ses enfants pour les vacances. C’est encore plus vrai lorsque ceux-ci sont en situation de handicap. Même s’ils sont relativement peu nombreux, certains centres de vacances et de loisirs les accueillent volontiers, avec l’objectif de ne pas faire de distinction entre les enfants. Dans ces structures, le personnel d’encadrement est de mieux en mieux formé à la prise en charge spécifique que nécessite le handicap. Cette spécialisation a toutefois ses limites et ne se substitue pas à celle d’un professionnel.
« Nous avons toujours accueilli les enfants en situation de handicap. En cas de handicap lourd, comme l’autisme, la trisomie ou les troubles mentaux, nous demandons qu’ils soient accompagnés d’un AVS (auxiliaire de vie scolaire) », précise Nadine Fontenelle, coordinatrice des Villages de Magenta.
Tisser un lien social
Créée il y a plus de 20 ans, cette association de quartier, qui prône le bien-être et l’épanouissement des enfants par le biais du vivre ensemble, s’est naturellement tournée vers le handicap. Sur les 37 000 vacanciers inscrits chaque année dans ses centres de loisirs, Les Villages de Magenta accueillent près d’une centaine d’enfants et jeunes en situation de handicap, en colonie et même en animation. Le but : favoriser leur autonomie en toute sécurité et établir un lien social bénéfique à tous les enfants.
« Nous sommes convaincus que le temps des vacances est un moment privilégié et essentiel à l’épanouissement personnel. Car une colo bien préparée peut être un formidable moyen d’ouverture pour l’enfant et une opportunité pour ses parents de lui faire découvrir des ressources insoupçonnées », souligne la coordinatrice.
Faire grandir les enfants
Même son de cloche à la Fédération des Œuvres laïques (FOL) où les animateurs et animatrices font de la sensibilisation au handicap. Cécile Ismaël est la coordinatrice handicap de la FOL. En poste depuis 1997, elle se rend chaque matin dans les 4 centres de vacances basés à Nouméa et à Koutio.
« Tout est mis en place pour l’inclusion dans nos centres, avec du matériel spécifique, comme les tiralos qui permettent aux handicapés moteur de profiter de la baignade. L’idée est de faire grandir les enfants au contact les uns des autres durant leur séjour. Pour ceux qui sont en situation de handicap, nous fixons des mini-objectifs et nous suivons leur évolution dans un livret, avec un bilan qui sera remis aux parents. La plupart nous disent qu’ils constatent un vrai changement à la fin des vacances », explique-t-elle.
Apprendre la tolérance
Après Nouméa Plage en 2021, la Ville de Nouméa a lancé, cette année, l’opération « Un été à Nouméa » en proposant 4 semaines d’activités gratuites et encadrées au parc municipal de Rivière-Salée.
« Cette manifestation permet de promouvoir les valeurs de partage et de tolérance à travers le sport et la culture, le loisir et l’environnement. Elle rassemble autour de jeux des Nouméens de tous les quartiers en créant un lien social. Les personnes en situation de handicap y sont les bienvenues », explique le Service vie des quartiers (SVQ).
Grâce à ces structures qui permettent l’inclusion, les enfants, mais aussi leurs parents, auront pu reprendre leur souffle pour une rentrée plus apaisée.
Texte : Marianne Page
Crédit photos : Les Villages de Magenta
- En centre de loisirs, les enfants apprennent la tolérance
- Les vacances au bord de l’eau sont accessibles à tous
- Des amitiés se créent entre les enfants, qu’ils aient ou non un handicap.