Le 23 mars, la Maison Gabriel Poëdi (MGP) a inauguré la campagne locale de vaccination anti-Covid à destination des personnes en situation de handicap. Au total, 20 polyhandicapés résidents et 4 en accueil de jour, mais aussi le personnel de cet établissement de Nouville, ont reçu une première injection dans leurs locaux.
Comme pour ceux des Ehpad qui les ont précédés, ce ne sont pas les patients qui sont allés au vaccin mais le vaccin qui s’est déplacé jusqu’aux patients de la Maison Gabriel Poëdi, à Nouville. Une équipe médicale de la Dass, composée d’un médecin, d’une infirmière et d’un agent administratif, ont procédé à la première série de vaccins anti-Covid pour ces personnes vulnérables, à haut risque de forme grave, hébergées en maison d’accueil spécialisée. Actuellement éligibles à la vaccination sans critère d’âge, les personnes en situation de handicap sont soumises, au préalable, à un consentement éclairé et leur dossier médical est examiné pour vérifier les antécédents et limiter les risques d’effets secondaires liés à l’injection.
Recueil de consentement
« La décision est soit personnelle, soit prise par leur représentant légal pour les personnes sous tutelle. C’est le médecin qui décide, selon les éléments médicaux à sa disposition, si la personne est apte à prendre cette décision », précise Catherine Poëdi. La présidente de l’APEH-NC est également maman d’un enfant polyhandicapé.
Son fils Noam, habituellement en accueil de jour dans la structure de Nouville, est d’ailleurs l’un des premiers à avoir bénéficié de la vaccination.
« Tout s’est bien passé pour lui et pour ses camarades », souligne la présidente.
Pendant ce temps, les résidents du centre d’accueil suivent leurs ateliers habituels sous le faré. Même en confinement, les activités quotidiennes sont maintenues mais en petits groupes et dans le respect des gestes barrière. Seules les sorties sont reportées. « Cela permet de les distraire. On ne tourne pas au ralenti pendant le Covid, tout le personnel est à son poste pour un accompagnement de qualité », confie Mauricette, une auxiliaire de vie.
Respecter la chaîne du froid
Des précautions s’imposent pour le vaccin, un produit fragile qui doit respecter la chaîne du froid.
« Nous transportons les flacons dans une glacière, ils sont ensuite stockés sur place dans un frigo », confie le Dr Karima Toubal de la Dass. Les doses sont préparées par une infirmière juste avant d’être inoculées.
Anne-Catherine Bossenmeyer, de la Dass, est assistée par le personnel soignant de la Maison Gabriel Poëdi qui prend soin de chaque patient, avant et après l’injection. Mauricette patiente à l’extérieur avec deux enfants en fauteuil roulant. L’un d’entre eux, au sourire rayonnant, agite les bras au son d’une musique océanienne qui provient d’une petite enceinte fixée à son fauteuil.
« Ils sont habitués aux soins médicaux », poursuit Mauricette.
Lucille, monitrice éducative, a tenu à faire partie des 12 volontaires sur les 21 membres du personnel. Pour les 9 restants, même s’ils sont
« conscients d’être un facteur de risque », le vaccin fait encore peur.
Bien préparés et motivés, les enfants polyhandicapés n’auront, quant à eux, montré aucun signe de stress.