Au cours de plusieurs ateliers organisés à Nouméa, à l’initiative du Collectif Handicaps Nouvelle-Calédonie et avec le soutien du Gouvernement, l’expert international en politique inclusive, Alexandre Côte, a expliqué aux acteurs locaux du handicap les enjeux de la Convention relative aux droits des personnes handicapées (CDPH). Le 14 février dernier, il a fait une restitution en public de ces ateliers ciblés à l’auditorium de la Province Sud.
« Notre rôle est le plaidoyer envers les Nations-Unies pour construire un cadre international soutenant les pays dans la mise en œuvre de la Convention relative au droits des personnes handicapées. » Par ces propos, Alexandre Côte rappelle les motifs de sa venue sur le territoire, en tant que membre de l’International Disability Alliance (IDA). Ce collectif rassemble 7 organisations globales et 4 organisations régionales dont le Pacific Disability Forum (Forum du Pacifique des personnes handicapées). La ratification de cette convention entrée en vigueur en 2008 par 147 pays, signée par 158 pays, a consacré la CDPH comme cadre de référence pour les réformes et le développement de politiques publiques en faveur des personnes en situation de handicap.
Développer l’inclusion
« L’Union Européenne, qui a ratifié la CDPH, et la région Asie-Pacifique ont adopté des stratégies contribuant à la réalisation des droits des personnes en situation de handicap. Dans le même temps, le handicap et les personnes handicapées sont devenus plus visibles », a expliqué l’expert. « De nouvelles questions sont à se poser au bout de dix ans d’application des lois locales sur le handicap. Les institutions et les collectivités doivent désormais être partenaires pour se pencher sur l’accompagnement des personnes en situation de handicap et ne pas fonctionner de manière cloisonnée », a précisé Isabelle Champmoreau. La membre du Gouvernement notamment en charge du handicap – qui s’est réjouie de la participation d’une délégation polynésienne à ces échanges – a rappelé que ce n’était « pas uniquement une question de moyens » mais qu’il fallait aussi « changer de regard sur le handicap et s’inspirer de ce que font nos voisins, notamment anglo-saxons, avec une approche différente de l’inclusion ».
Un manque de statistiques
« Il n’y a pas de pays meilleur qu’un autre en matière de handicap », a tenu à préciser Alexandre Côte. L’invité du Collectif Handicaps a également insisté sur un point essentiel de la Convention : « elle ne crée par de nouveaux droits mais prescrit que toutes les personnes en situation de handicap doivent pouvoir bénéficier de tous les droits », rappelant son principe fondamental de non-discrimination. « Les personnes handicapées ne sont pas toutes défavorisées de la même façon : les exclus du marché du travail sont souvent ceux qui ont des problèmes de santé mentale ou des déficiences intellectuelles », a-t-il ajouté. Visiblement satisfait des « échanges très ouverts » qui se sont tenus au cours de ces ateliers, Alexandre Côte a rejoint le Collectif Handicaps en insistant sur la « nécessité d’améliorer la collecte de données sur le handicap, indispensable à la mise en place de politiques publiques ».