En préfiguration du colloque international « Handicap, jeunesse et vie sociale », qui se tiendra à Nouméa en septembre 2020, l’association APEHNC et le Collectif Handicaps avaient invité le Dr Bruno Pollez, médecin de réadaptation (MPR) et maître de conférence à l’Université catholique de Lille.
« Comment faire une société ouverte à tous ? », telle était la question au cœur de la conférence du Dr Pollez sur la place accordée aux personnes en situation de handicap, « une situation dont nul ne peut se prémunir », affirme-t-il. Vendredi 26 juillet, le public était convié à assister à cet exposé complet, traduit en langue des signes, sur l’arsenal législatif déployé pour répondre aux particularités du handicap dans la vie quotidienne. « Environ 15 % des habitants de la planète vivent avec une forme de handicap et 2 à 4 % avec des difficultés de fonctionnement. » Ce constat, extrait du Rapport mondial sur le handicap établi par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) via la Banque mondiale, indique des chiffres en hausse du fait des progrès médicaux qui allongent l’espérance de vie.
Des retards constatés
En Nouvelle-Calédonie, 10 000 personnes sont actuellement reconnues en situation de handicap ou de dépendance. Dix ans après le vote de la Loi de pays en faveur des personnes handicapées, les choses ont évolué, ici comme ailleurs. Tout au long de son exposé, le Dr Pollez s’est évertué à détailler les avancées réalisées mais pas toujours appliquées à la lettre. Le médecin a ainsi rappelé le principe fondamental de la Loi Kouchner de 2015, selon laquelle « toute personne handicapée a droit à la solidarité nationale ». Des retards importants subsistent à l’échelon national, notamment en matière de scolarité adaptée et d’accès à l’emploi. « On n’est plus à l’époque du « cure » (soigner), mais du « care » (prendre soin) », insiste le spécialiste.
Un temps d’échange
Parce que le handicap est justement « l’affaire de tous » – message affiché par le Collectif Handicaps NC et ses 35 associations – le colloque programmé l’an prochain sera « un temps d’échange accompagné de manifestations culturelles et sportives », comme l’a annoncé Florence Faberon, vice-présidente de l’Université Clermont Auvergne, en charge notamment du handicap, qui avait fait le déplacement. L’Université canadienne de Saint-Boniface, qui travaille sur le même programme « Handicap et citoyenneté », sera aussi représentée en 2020. Pour clore cette soirée ponctuée de discours des représentants du handicap, un ballet de danse moderne en fauteuil roulant, chorégraphié par Richard Digoué, a permis de faire le lien avec la jeunesse, au-delà des différences.
- La conférence du Dr Pollez était traduite en langue des signes.
- La conférence du Dr Pollez était traduite en langue des signes.
- Le discours de Nicolas Brignone, champion handisport et chargé de mission pour le GIP HDBV
- La troupe de danse de Richard Digoué a fait sensation.