Le 6 juillet dernier, la Maison de quartier de Rivière-Salée accueillait l’AVHNC. L’association nationale au service des aveugles et des malvoyants célébrait ses 40 ans d’activités sur le territoire. L’occasion, pour le public, de découvrir ses missions et actions.
La pluie n’aura pas découragé les bénévoles de l’AVHNC qui ont tenu les stands d’information, de jeux et de restauration. « Nous nous sommes décentralisés à proximité du Café-musique Le Mouv’ où a eu lieu une soirée de concert », précise Jean-Michel Gowet, le vice-président de l’association. Originaire de Lifou et malvoyant de naissance, il a rejoint l’AVHNC en 1982. Dès l’âge de 6 ans, il a suivi une scolarité encadrée par Daniel Paillet, enseignant spécialisé à l’école Eloi Franck. Il y a côtoyé Emma Meyer, la fondatrice de l’association : « elle nous rendait visite dans cette classe où nous étions une dizaine d’enfants, tous niveaux confondus. Grâce à elle, nous avons pu bénéficier d’un matériel adapté à notre handicap ».
Retrouver une autonomie
Cela fait 40 ans qu’Emma Meyer s’est penchée sur le sort des aveugles et des malvoyants. Cette cause touchait de près l’ancienne infirmière en chef du CHT Gaston-Bourret qui avait elle-même perdu la vue. L’apprentissage du braille et la création d’une bibliothèque sonore figurent parmi les premières missions de l’association. Aujourd’hui, les activités se sont diversifiées avec des ateliers de loisirs et l’apprentissage de gestes pour retrouver une autonomie. Pour José, malvoyant à la suite d’un accident, ces ateliers sont une bouffée d’oxygène. Cela fait 20 ans qu’il se déplace depuis La Foa pour y assister : « j’apprécie le temps de parole avec les psychologues mais aussi la poterie, l’informatique adaptée, la cuisine et les cours de braille. »
Une journée de partage
Cette journée anniversaire aura permis au public et aux adhérents de tester les massages de Maryse Salaün, malvoyante, la marche à l’aveugle avec une canne blanche, les délicieuses pâtisseries confectionnées par Nora, malvoyante diplômée du lycée Escoffier, ou encore de faire connaissance avec des enseignantes spécialisées et des bénévoles. « Deux mercredis par mois, j’anime des ateliers d’écoute de chants d’oiseaux pour éduquer l’oreille des participants afin qu’ils puissent reconstituer dans leur mémoire des images virtuelles », explique Jacques Marchand, de la Société calédonienne d’ornithologie (SCO). Marie-Angèle s’est ainsi découvert une passion. Elle va bientôt participer au comptage des oiseaux terrestres en milieu naturel avec la SCO. Une mission qui lui permettra de « percevoir le monde visible ».
- Jean-Michel Gowet, vice-président de l’AVHNC, avec José et Marie-Angèle.
- Des concerts ont animé la journée et la soirée.