Les professionnels de santé et de l’éducation routière calédonienne se sont rencontrés autour de groupes de travail pilotés par le bureau de l’éducation routière de la DITTT. Des rendez-vous animés par Emmanuelle Domzalski, spécialiste handicap et conduite de l’Institut National de la Sécurité Routière et de Recherches.
« Offrir un accès simplifié à la conduite aux personnes en situation de handicap », c’est le but de cette formation, qui s’est déroulée au sein des bureaux de la DITTT. Pour l’occasion, Emmanuelle Domzalski, spécialiste handicap et conduite à l’INSRR s’est déplacée depuis la Métropole, pour aller à la rencontre des acteurs du domaine calédonien. Au programme de ces séances de travail bien chargées : la réalisation d’un état des lieux, la mise en place de groupes de travail aux côtés de médecins agréés, des rencontres avec des associations d’usagers et enfin la formation des examinateurs à la conduite. Afin de « mettre en place une offre adaptée au contexte calédonien », assure Emmanuelle Domzalski. Et si localement la « construction d’une filière », pourrait être envisagée, c’est ce qu’assure Massimo Bonfiglio du bureau de l’éducation routière de la DITTT, les pistes de travail élaborées devraient permettre, dans un premier temps de garantir une meilleur prise en charge des besoins spécifiques des personnes en situation de handicap. Pour cela, l’ensemble des acteurs a travaillé au parcours d’accès au permis de conduire afin de le clarifier et le simplifier. Il permet d’harmoniser les échanges entre les différents acteurs, qu’ils soient issus des secteurs médicaux, de l’éducation routière ou bien privés. Et pour offrir une offre calédonienne viable, plusieurs étapes sont nécessaires.
La première, celle de l’avis médical, « permet de déterminer l’aptitude ou non du candidat à l’examen du permis de conduire », explique Emmanuelle. Une fois que l’avis favorable a été rendu, le bureau de l’éducation routière organisera à partir de janvier 2019 un rendez-vous préalable avec la personne souhaitant passer son permis de conduire ou le régulariser.
Ce rendez-vous spécifique doit permettre de déterminer les aménagements du véhicule nécessaires, mais également d’orienter et conseiller les personnes. Pour faciliter les rapports entre les professionnels du secteur, la DITTT envisage l’abolition de la catégorie F au profit de mentions. « Les mentions sont une codification des aménagements (de 01 à 79) qui figureront sur le permis. Cela permet de préciser les aménagements techniques nécessaires, de rendre plus lisible et plus claires les conditions de chaque candidat et donc, d’harmoniser les relations entre les différents acteurs », ajoute l’animatrice de la formation. Une normalisation idéale puisqu’elle est également utilisée en France et en Europe. Et si du côté de la conduite, les examinateurs se forment petit à petit aux spécificités d’une voiture aménagée, concernant l’examen théorique du code, des sessions spécifiques seront créées. Elles offriront un temps de test allongé et des conditions particulières aux candidats. Afin de permettre une accession optimale et simplifiée au permis de conduire, gage indispensable de l’autonomie chère au dispositif handicap et dépendance porté par le conseil du handicap et de la dépendance.
Un seul véhicule d’auto-école aménagé
Sur le territoire, une seule voiture d’auto-école est aménagée pour les personnes en situation de handicap. Ce véhicule financé par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie en 2016 fait l’objet d’un partenariat spécifique entre Collectif handicaps et l’auto-école Le Lagon. Pour le moment, de nombreux candidats font aménager leurs voitures personnelles pour les cours de conduites et le passage d’examen.
Vous souhaitez passer votre permis ou le régulariser
La première étape est l’avis médical à réaliser auprès des médecins agréés dont la liste est disponible sur le site DASS.gouv.nc. (Commission médiale des permis de conduire) Ensuite, vous serez redirigé vers le bureau de l’éducation routière de la DITTT pour le rendez-vous préalable, mis en œuvre courant Janvier 2019.
Légende photo :
1) Emmanuelle Domzalski, spécialiste handicap et conduite de l’Institut National de la Sécurité Routière et de Recherches au sein des locaux de la DITTT à l’occasion de la dernière réunion de travail.
2) Les professionnels de santé et ergothérapeutes du CSSR, les examinateurs et Massimo Bonfiglio de la DITTT, Emmanuelle Domzalski, spécialiste handicap et conduite de l’Institut National de la Sécurité Routière et de Recherches ainsi que Séverine Evain Bretesché, responsable du conseil du handicap et de la dépendance, se sont réunis durant deux semaines afin de participer à la formation.