Toujours plus performantes, les technologies bluetooth et les algorithmes toujours plus poussés révolutionnent les implants cochléaires, réservés aux personnes profondément sourdes. Explications avec le Dr Grezard, ORL du Médipôle.
Depuis 2006 sur le territoire, le Dr Véronique Grezard, Oto-rhino-laryngologue, a mis en place le dépistage auditif néonatal chez les enfants considérés à risque. « Notamment les grands prématurés, ceux ayant eu des souffrances à la naissance ou bien ceux ayant des antécédents familiaux de problèmes d’audition », lance-t-elle. Un examen rapide mais nécessaire, qui permet de cibler certaines difficultés et de limiter l’impact de la surdité sur le développement de l’enfant. Et si les résultats sont préoccupants, pour certains nouveau-nés, ce dépistage de routine est associé à d’autres examens : électro-physiologiques ou cliniques, comme l’audiométrie. Lorsque c’est l’oreille externe ou moyenne qui est atteinte, c’est une surdité de transmission. Mais lorsque l’oreille interne est touchée, c’est une surdité de perception. Si le déficit n’est pas très important, « ce sont les prothèses auditives « classiques » qui sont choisies, elles permettent d’amplifier les sons ». Pour l’entourage, il est en général « beaucoup plus facile de détecter une surdité profonde qu’une surdité légère », ajoute le Dr Grezard.
Les surdités profondes sont, elles, appareillées grâce à l’implant cochléaire, un outil implanté chirurgicalement dans l’oreille interne. « Il permet de convertir les signaux de sons en impulsions électriques, pour qu’ils soient ensuite transmis directement au nerf auditif ». Des interventions qui sont réalisées localement depuis 2010 chez les enfants mais aussi les adultes. « Cette technologie a révolutionné le devenir des personnes sourdes profondes », s’enthousiasme le docteur. Et les progrès sont constants, tant au niveau de la miniaturisation de la partie externe qu’au niveau de la technologie. « Notamment la technologie bluetooth, qui permet de répondre à son téléphone, de regarder la télé ou encore d’écouter de la musique ». Et pour que les spécialistes calédoniens restent à la page en la matière, le médipôle est en partenariat avec le service d’implantation du CHU de Toulouse. « Leurs professionnels nous rendent visite régulièrement pour nous informer sur les avancées des implants. Dans une certaine mesure, ils valident également les décisions prises par notre équipe. C’est un véritable partenariat avec une équipe très expérimentée », conclut-elle. De belles perspectives d’évolution qui se font de plus en plus tôt puisque la mise en place de l’implant peut se faire chez les enfants à partir d’1 an.
Quelles sont les causes de surdité ?
– Si elle est congénitale (de naissance), la surdité peut être génétique ou bien provoquée par une infection pendant la grossesse. L’infection maternelle à cytomégalovirus est la cause de 6 à 30 % des surdités congénitales. Elle peut apparaître jusqu’à 5 années après la naissance.
Les infections comme la rougeole, la varicelle, les oreillons et les hépatites virales peuvent aussi en être la cause. La prématurité, les complications à la naissance, les maladies neurologiques aussi.
– La surdité acquise, parfois curable par des moyens médicaux ou chirurgicaux peut résulter, par exemple, d’une affection de l’oreille moyenne suite à une otite moyenne avec effusion. Les infections type méningite, les traumatismes crâniens, l’exposition chronique au bruit et la toxicité médicamenteuse peuvent également en être les causes.
Légende photo : Le Dr Véronique Grezard au sein de la cabine d’examen pour les enfants du centre d’ORL du Médipôle.