Christopher Gygès, membre du gouvernement en charge notamment de la solidarité et du handicap, s’est rendu à l’école Antoinette Charbonneaux de Magenta et au lycée Petro Attiti de Rivière Salée le jeudi 24 mai afin de rencontrer les membres de l’Association Pour la Surdité et d’observer le travail effectué en classe par les codeurs-signeurs auprès des élèves atteints de surdité.
Se rendre compte sur le terrain des besoins, et trouver des solutions. Accompagné d’Isabelle Massaux, coordinatrice de l’Association Pour la Surdité, et du deuxième vice-président de la province Sud Gil Brial, Christopher Gygès, membre du gouvernement en charge notamment de la solidarité et du handicap, a rendu visite à une classe de CE2 de l’école Antoinette Charbonneaux le jeudi 24 mai.
Camille, 8 ans, dont la déficience auditive profonde a été dépistée lorsqu’elle avait l’âge de 10 mois, ne paraît en rien différente de ses camarades. La preuve, aucun visiteur du jour n’a réussi à l’identifier avant que Norine Deschamps, sa traductrice, ne vienne s’assoir à côté d’elle. Camille est discrètement appareillée. « Je ne remercierai jamais assez la province Sud et le gouvernement de pouvoir embaucher un professionnel pour aider ma fille », explique le père de Camille.
Une vingtaine d’enfants sont actuellement suivis sur Nouméa par trois codeurs et deux signeurs de l’Association Pour la Surdité, en moyenne 5 heures par semaine. Comme la jeune Camille, mais aussi Farenn, 18 ans, élève en première année de CAP électricité au lycée Petro Attiti de Rivière Salée. « Plus on les prend tôt, explique d’Isabelle Massaux, coordinatrice de l’Association Pour la Surdité, plus on a des résultats convaincants. Si on pouvait prendre en charge les enfants dès la crèche, ça serait parfait. »
Et le père de Camille de constater : « Il y a une barrière que les enfants atteints de surdité ne pourront naturellement franchir, il faut les y aider. Grâce à cette aide, ils peuvent arriver à l’école à atteindre un niveau quasi-équivalent aux autres élèves. »
Face à cette affirmation, Christopher Gygès a annoncé vouloir « présenter une loi d’ici la fin de l’année pour que les codeurs et les signeurs soient subventionnés par le régime handicap et dépendance, afin de pérenniser les postes et créer une filière calédonienne. »
Codeurs ou signeurs ?
Les parents ont le choix pour leur enfant.
Les codeurs enseignent et traduisent le LPC, le Langage parlé complété, qui n’est pas une langue à proprement parler mais qui est plutôt un code, un outil de transmission complété par la lecture sur les lèvres.
Les signeurs enseignent la LSF, la Langue des signes française, qui est une langue à part entière, et dont la part culturelle reste propre à chaque pays.
Il n’existe pas de langue des sourds internationale.