Vécu dans le cadre de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, le Duo Day n’est pas un simple évènement , c’est une immersion. Une rencontre qui déplace les repères, questionne les certitudes.
Pour son premier DuoDay, Naïa Watéou a choisi de partager une journée avec Lorenzo,
Une expérience qu’elle décrit comme « profondément transformatrice ».
Une rencontre qui bouscule les habitudes
Partager son quotidien professionnel peut sembler ordinaire. Mais lorsque l’on accompagne quelqu’un dont la vie est façonnée par des obstacles permanents, cette routine révèle son poids.
« Je planifie ma journée avec un agenda. Lui avance avec son cahier, celui dans lequel il note ce qui compte, ce qu’il ne veut pas oublier.
Chacun son outil, chacun sa manière de faire », raconte Naïa.
Derrière cette simplicité se cache un message : l’autonomie ne se mesure pas à la conformité mais à la capacité d’agir, avec ses propres moyens.
Et ce n’est pas Lorenzo qui a appris le plus ce jour-là, mais elle. Sur soi. Sur l’autre. Sur le chemin qu’il reste à parcourir.
Une immersion sur le terrain, loin des discours
Naïa a souhaité que ce DuoDay soit ancré dans le réel : conférence, visite d’un site industriel à Ducos, réunions…
L’objectif : illustrer la diversité des environnements professionnels et poser une question centrale – à quelles conditions chaque personne peut-elle y trouver sa place ?
Pour celle qui est en charge du handicap et de l’emploi, cette journée confirme une conviction : impossible de penser l’inclusion depuis un bureau.
« Le handicap est un secteur qui nécessite de garder les pieds sur terre et d’aller au contact
du terrain… La finalité est d’accompagner chaque Calédonien(ne), quelle que soit sa
situation, vers l’autonomie notamment financière. Il s’agit d’adapter notre modèle de société
et de changer le regard qu’on peut avoir vis-à-vis du handicap »
L’inclusion n’est pas un coût, c’est un investissement
Au-delà de l’émotion, la question de l’emploi demeure centrale.
Dans un contexte où l’économie est fragilisée, la tentation est de considérer que l’inclusion est secondaire. Naïa défend l’inverse.
« En adaptant le fonctionnement, les équipements et les process, on peut être dans une
meilleure inclusion. Se rapprocher de l’humain, c’est aussi de la valeur ajoutée pour
l’entreprise »
Le DuoDay n’est donc pas qu’un geste symbolique : c’est un révélateur de talents, un outil de recrutement potentiel, et parfois un accélérateur de parcours.
Un combat partagé par les familles
“Le handicap ne touche jamais une seule personne : il touche toute une famille, toute
une société.”
Au cours de cette journée, un acteur invisible se révèle : la mère de Lorenzo.
Discrète, mais omniprésente, elle incarne une réalité souvent passée sous silence : l’engagement total, parfois la mise en parenthèse de sa propre vie, pour que son enfant avance.
Ce rappel, sobre et frontal, met en lumière l’impact social du handicap. L’inclusion n’est pas seulement un enjeu individuel : c’est une politique publique qui soulage, soutient et libère.
Changer le regard, une personne à la fois
Naïa ne minimise pas les difficultés. Mais elle retient autre chose de cette journée : une leçon de courage et d’humanité.
Celle d’un jeune homme qui s’efforce de conquérir son autonomie.
Celle d’une famille qui tient, celle de rencontres, parfois simples, qui transforment durablement la manière de voir le monde.
« Oui, il y a des choses à améliorer. Mais la bienveillance, l’humour et la détermination de
Lorenzo changeront, j’en suis sûre, mes matins et mes journées. »
Vers une société enfin adaptée
Ce DuoDay n’a pas seulement mis en lumière un parcours personnel. Il a rappelé l’enjeu collectif : une société qui se transforme pour accueillir chaque différence.
« Il s’agit d’adapter notre modèle de société »







