Samedi 10 septembre, l’Association Valentin-Haüy de Nouvelle-Calédonie (AVH-NC) organisait sa journée portes ouvertes. Une façon de faire découvrir au public le quotidien des personnes atteintes de cécité ou de malvoyance. C’était aussi l’occasion d’inaugurer la boutique solidaire tenue par ses membres.
S’il est un handicap qui mérite son nom plus que tout autre, c’est bien celui de la malvoyance et de la cécité. Imaginez votre quotidien dans un univers où les écrans n’auraient plus d’utilité et où les couleurs et les beautés de la nature seraient invisibles pour les uns ou à peine distinctes pour les autres. Les défis que relèvent chaque jour les membres de l’association Valentin-Haüy sont dignes d’une épreuve de Koh-Lanta. Sauf qu’à la fin, le joueur n’enlève pas le bandeau qui lui couvre les yeux.
Parcours à l’aveugle
Malvoyant, Jean-Michel est membre de l’AVH depuis plusieurs années. Il s’y est fait des amis et trouve sur place des conseils pour gérer les difficultés du quotidien. Aujourd’hui, il guide les participants du parcours à l’aveugle. Avec un masque sur les yeux et une canne blanche à la main, ils doivent écouter sa voix pour progresser sur un chemin semé d’embûches et se mettre, un court instant, dans la peau d’un non-voyant. Mickaël, onze ans, suit les conseils de Jean-Michel qui le suit pas à pas.
« Bouge la canne à droite et à gauche devant toi. Attention à la marche, tu vas bientôt quitter le pont de bois pour tourner à gauche… » Pas facile, quand on n’y est pas habitué, d’avancer sans crainte de chuter. « Pour moi aussi, cela a été un apprentissage », explique le guide.
Lire et écrire en braille
A l’AVH, il y a aussi Jean. D’une gentillesse qui n’a d’égal que son envie de transmettre, il y enseigne la dactylographie du braille. Sur cette machine sans encre, on ne trouve que 6 touches, numérotées de 1 à 6. Ce sont les combinaisons de ces chiffres qui permettent d’écrire l’alphabet braille, en relief sur des feuilles de papier épais. Avec ses doigts, Jean lit et corrige les textes dactylographiés par les visiteurs. Avant la fin de l’épreuve, il laisse à chacun un message personnalisé qu’ils devront déchiffrer.
Une boutique solidaire
La vraie nouveauté de l’association, c’est la boutique solidaire que tient Sabrina.
« Vous avez des chaussures, des vêtements, de la vaisselle, des CD et DVD, des jouets, des livres… », précise-t-elle. On y trouve aussi, à des prix très abordables, du produit à vaisselle solide et naturel fabriqué par les adhérents. « Désormais, la boutique sera ouverte du lundi au vendredi, de 10 heures à 15 heures », explique Virginie Antoine, coordinatrice de l’association. Elle invite le public à la découvrir mais aussi à y participer en faisant des dons. « L’AVH est et restera une association. Pour cela, elle a besoin qu’on l’aide », ajoute-t-elle. L’appel est lancé.