Comme chaque année, la journée mondiale du diabète a permis d’effectuer de nombreux dépistages mais aussi d’informer les Calédoniens sur leurs risques d’être touchés par cette maladie qui fait des ravages sous nos latitudes. Car mieux connaître le diabète, c’est aussi mieux le combattre.
C’est lors d’un test sanguin effectué au marché de Nouméa, pour la Journée mondiale du diabète, que des Calédoniens ont découvert qu’ils étaient touchés par cette maladie.
« En 2 heures de temps et sur 50 tests effectués, 17 présentaient un taux anormal et 3 un taux élevé. En temps normal, on en détecte en moyenne 2 par jour », confie Armelle Ruffin, infirmière au centre d’éducation sur le diabète de l’Agence sanitaire et sociale.
Pour la plupart, même si c’était un choc, ce n’était pas réellement une surprise. En plus de l’hérédité, il y a un déséquilibre entre le sucre, le gras et l’activité physique qui entre en compte.
Des conséquences graves
Pour qui n’a pas été touché par cette maladie sournoise, le diabète apparaît comme un moindre mal avec, au mieux, un régime à suivre, au pire des injections régulières d’insuline. Or, le diabète, c’est bien plus que cela. Une fois installé, il peut avoir des conséquences graves, comme des problèmes cardiaques, des maladies oculaires menant parfois à la cécité ou le recours à la dialyse pour des maladies rénales.
« Nous voyons régulièrement des candidats à l’amputation se présenter dans les services de soin, car parmi les complications du diabète, les atteintes des orteils, du pied, voire de la jambe sont très fréquentes. On compte en moyenne 2 amputations par semaine liées au diabète », explique le Dr Dominique Mégraoua, qui pilote le programme diabète de l’Agence sanitaire et sociale.
Avec près de 15 000 malades recensés sur le territoire, dont une majorité de femmes, le diabète arrive en tête des maladies chroniques de longue durée.
Une maladie évitable
Le diabète de type 2 représente, à lui seul, 95 % des cas. Il s’agit pourtant d’une maladie que l’on peut éviter. La proximité du marché de Nouméa rappelait que la solution se trouve dans notre assiette. Sur un étal, on trouvait une affichette ventant les mérites de la margose pour lutter contre le diabète.
« Même s’il y a une base génétique, ce diabète a besoin de la présence de kilos en trop pour s’installer. Il faut donc éviter toute surcharge pondérale et apprendre à mieux gérer son alimentation mais aussi son stress », prévient Armelle Ruffin.
Une équipe pluridisciplinaire, composée par ailleurs d’une psychologue, d’une nutritionniste et d’un éducateur sportif, œuvre au sein du centre d’éducation sur le diabète.
« Les Calédoniens commencent à réaliser que la sédentarité est un danger et qu’ils doivent changer leurs habitudes, c’est surtout vrai dans le Grand Nouméa », estime Marc, l’éducateur sportif au contact des malades.
Depuis plus de 15 ans, les professionnels de santé appellent de leurs vœux une taxe sur les produits sucrés. La balle est toujours dans le camp des institutions.
- Les tests étaient effectués à l’entrée du marché.
- Près de 400 tests étaient proposés gratuitement.
- Questions sur le diabète avec Marc (à droite).
- De nombreux Calédoniens se sont fait tester.
- La margose, un légume contre le diabète.