Dans le cadre de l’épidémie de Covid-19, des mesures ont été prises par le gouvernement et les autorités sanitaires de la Nouvelle-Calédonie pour protéger la population et en particulier les personnes fragiles. Lors du point presse du 2 avril, Valentine Eurisouké, membre du gouvernement en charge de la santé, ainsi qu’un médecin et un pharmacien inspecteur de la Direction des Affaires Sanitaires et Sociales (DASS) ont répondu à nos questions.
La Nouvelle-Calédonie recense à présent 18 malades du Covid-19. Pris en charge au Médipôle de Koutio, ils ont été détectés lors des quelques 1 400 tests de dépistage effectués à ce jour. Un de ces patients a regagné son domicile, sa guérison ayant été confirmée. Le lendemain, ce sont deux autres Calédoniens qui se sont révélés positifs au coronavirus. Cette fois, il s’agit d’au moins un cas autochtone, donc contaminé sur le territoire et qui a pu transmettre la maladie à son entourage. Cela pose la question de l’exposition des plus fragiles, en particulier les personnes en situation de handicap et des 48 000 Calédoniens ayant des maladies chroniques, un nombre annoncé par Valentine Eurisouké. « Notre volonté est bien de protéger ces personnes fragiles. Nous devons rester très vigilants », a-t-elle souligné.
Le respect des consignes
Tout en précisant que la stratégie du gouvernement était « la bonne », la membre du gouvernement a tenu à remercier « l’ensemble des Calédoniens pour le respect des consignes données, tant au niveau des gestes barrière que du confinement ainsi que les professionnels de santé et les travailleurs sociaux qui s’exposent tous les jours pour notre bien à tous ». Le médecin de la DASS a quant à lui invité les Calédoniens à se faire dépister « dès l’apparition des premiers symptômes ». Les services de soins, d’urgences et hospitaliers, ainsi que le médecin traitant – première personne à contacter en cas de doute – sont mobilisés pour prendre en charge les personnes en situation de handicap. Une sensibilisation des médecins est engagée pour repérer et tenir compte de la fragilité particulière des personnes ayant des maladies chroniques comme le diabète, l’hypertension, l’insuffisance respiratoire ou encore des personnes obèses dans ce contexte épidémique.
Continuer à consulter
« Plus de 50 % des patients actuellement hospitalisés pour le coronavirus présentent une de ces pathologies, ce qu’on appelle des comorbidités, a expliqué le médecin de la DASS. Cela nous alerte et c’est un élément que nous prenons en considération pour la projection des futurs cas qui pourraient survenir sur le territoire. » Pa railleurs, ces patients doivent continuer à consulter leur médecin traitant et à se protéger en respectant les gestes barrière et les consignes données. Elles ne doivent pas hésiter à se faire dépister en appelant leur médecin traitant en cas de symptômes. « On a vraiment besoin de savoir si le virus circule parmi la population, il ne faut pas relâcher sa vigilance, a insisté le médecin. Le confinement permet que le virus ne se répande pas et de protéger nos personnes vulnérables, avec des maladies chroniques.
A la DASS, nous sommes en lien permanent avec les personnels libéraux, hospitaliers et médicaux-sociaux, l’idée étant de maintenir une qualité de prise en charge à l’ensemble de la population, pour le Covid-19 ou toute autre maladie. » Pour sa part, le pharmacien inspecteur de la DASS a expliqué que les personnes ayant des maladies chroniques pourront désormais renouveler leur traitement en présentant leur ancienne ordonnance à la pharmacie, de façon à éviter toute exposition inutile en se rendant chez son médecin pour le seul renouvellement d’une ordonnance.