Vendredi dernier, le collège Louise Michel de Païta a eu droit à une leçon grandeur nature sur le handicap. Organisé par Marion Jung, l’infirmière du collège, en collaboration avec plusieurs associations, cet événement a suscité l’intérêt des élèves et de leurs professeurs.
« Nos différences font notre force », ils l’ont écrit en grand, à la bombe de peinture, sur les murs du collège. « Ils », ce sont les élèves d’une classe un peu spéciale si on la compare au schéma traditionnel. Casquettes rivées sur la tête, un look rebelle, ils sont tous venus participer à l’atelier graph proposé dans le cadre d’une journée intitulée « Bien vivre son handicap au collège pour mieux apprendre ». Sham, le grapheur, a préparé pour eux une fresque à coloriser. « Ils se sentent à part car ce sont des 4e tandis que les autres enfants présents sont des 6e et 5e », précise Nathalie Wazabi, coordinatrice du dispositif alternatif Relai. Lancé par la mairie de Païta puis repris par le Vice-rectorat, ce dernier vise à lutter contre la délinquance et le décrochage scolaire.
Changer de regard
Marginalisés au sein de la société, ces jeunes le sont aussi dans le cadre scolaire. C’est précisément pour lutter contre les discriminations qu’a été organisée cette journée. Une série d’ateliers éducatifs, dirigés par des professeurs de l’établissement et des intervenants extérieurs, a été mise en place pour éveiller les sens et faire porter un autre regard sur le handicap. « Depuis cette année, le collège accueille une classe de 6e ULIS*, avec 8 élèves atteints de troubles cognitifs, donc avec plus de 70 % de handicap. Certains élèves nous ont fait part de leur peur du handicap. C’est pour changer leur regard que cette journée a été mise sur pied », explique Marion Jung, l’infirmière du collège.
Gommer la différence
Qu’ils soient malvoyants, paraplégiques, atteints de troubles DYS ou diabétiques, les enfants en situation de handicap subissent parfois les brimades de leur camarades de classe, souvent ignorants de leur situation. « Les ateliers concernent des handicaps présents au sein de l’établissement », précise l’organisatrice. Une enseignante interroge les élèves : « que pouvez-vous faire pour les aider ? ». La réponse n’ayant pas été trouvée, elle poursuit : « les considérer comme les autres ». Wenceslas, seul enfant paraplégique du collège, avoue être bien intégré parmi ses camarades. De tous les ateliers, celui qui l’aura le plus marqué, c’est la course en fauteuil. Voir un champion de France handisport susciter l’admiration de toute l’école, c’est bon pour le moral !
(*) ULIS : Unité localisée pour l’inclusion scolaire
- Marion Jung, l’organisatrice, explique aux élèves le but de la journée.
- Plusieurs ateliers étaient organisés autour du handisport.
- Course à l’aveugle
- Dans la peau d’un athlète non-voyant
- Le grapheur Sham et les élèves du dispositif Relai.
- L’utilisation de la canne blanche expliquée par Marie-Angèle.
- Un atelier sensoriel dirigé par un professeur du collège.
- Un point sur le diabète avec Jean-Philippe Leroux.