Les membres de l’association qui accueille les personnes atteintes de handicap visuel se sont donnés rendez-vous samedi 15 septembre pour une journée portes ouvertes. L’occasion de sensibiliser le public tout en célébrant 19 années d’exercice sur le territoire.
« Mettez ces lunettes occultantes et installez-vous devant cet ordinateur », nous lance Rose Welepa, qui dirige l’atelier numérique adapté aux personnes mal-voyantes. Elle-même atteinte de cette pathologie, souhaite nous faire découvrir les avancées en matière de technologie. Dans une salle remplie d’ordinateur, nous nous installons à l’un d’entre eux, les yeux plongés dans le noir d’un masque. L’objectif de l’atelier : réussir à se repérer sur la machine, grâce à un logiciel vocal qui indique, à chaque passage de la souris sur un icône, où se trouve le curseur. Il faut être armé de concentration, et dans le domaine, l’étape du clavier est la plus difficile. En effet il faut apprendre le braille avant de pouvoir devenir un expert des touches sans l’aide de la vision.
« Avoir accès à internet ça permet d’être en communication avec le monde », assure Rose Welepa. Pour cette médaillée de bronze au disque F12 et au javelot aux Championnats d’Europe de Para-Athlétisme, le numérique, c’est une porte ouverte sur le monde. « Nous avons également un télé-agrandisseur, qui nous lit à voix haute des livres ou bien des magazines que l’on place au centre de la machine, c’est très pratique », ajoute-t-elle le sourire aux lèvres. Et en matière de matériel spécialisé, l’association n’est pas en reste. « Nous avons des téléphones portables et des tablettes adaptées, des lecteurs de taux de diabètes, des montres et des réveils parlants ».
De l’apprentissage du braille aux jeux mémo-tactile en passant par les dominos spécifiques, les jeux de paires et les parcours de locomotion avec une canne, les enfants présents en nombres ont pu s’informer et découvrir tout en essayant. « Notre objectif, c’est d’aider nos membres à sortir de l’isolement, à acquérir une autonomie et un avenir professionnel », déclare le président de l’association, Richard Fournier. « Cela passe par des ateliers hebdomadaires autour de jardins familiaux, de la poterie, de la vannerie, de l’apprentissage du braille, de la gymnastique douce, la sophrologie, l’aquagym, les bibliothèques sonores. Toute l’année nous organisons des sorties, des raids spéciaux pour les handicapés visuels. Nous avons aussi les repas dans le noir, qui permettent aux personnes voyantes de se rendre compte de ce que c’est d’être mal-voyant ou bien aveugle. C’est un peu ce que nous faisons aujourd’hui avec ces ateliers », ajoute-t-il. Pari réussi pour les membres du comité qui ont festoyé comme il se doit autour de groupes de musique, de représentation de danse country et de bons petits plats.