La structure médico-éducative pour personnes polyhandicapées de Nouville fêtait le 16 août dernier ses cinq années d’activité. Depuis 2013, le personnel et les dirigeants offrent un accueil complet pour ses occupants en situation de handicap sévère.
Ce projet, c’était un « rêve de parents d’enfants polyhandicapés de voir construire, pour nos enfants si vulnérables, un havre de paix et de sécurité » a rappelé Catherine Poëdi, présidente de l’Association des parents d’enfants handicapés de Nouvelle-Calédonie (APEH-NC), entourée des quatre premiers résidents de l’établissement. En ce jeudi après-midi, les 42 enfants, adolescents et jeunes adultes rassemblés dans le bâtiment principal sont tout sourire. Autour d’eux, le personnel médical, paramédical et éducatif l’est tout autant. Et si l’heure est à la fête au sein des 3 000 mètres carrés de l’établissement, Mme Poëdi, qui a porté ce projet, regrette dans son discours de bienvenue le manque de connaissance sur ce handicap si spécifique qu’est le polyhandicap.
C’est grâce à l’énergie des associations militantes et porteuses de projets comme l’APEH-NC, fondée en 1996, qu’a vu le jour cette maison familiale. Et si les débuts n’ont pas été faciles, le bilan de ces cinq années est plus qu’encourageant. « Les premiers mois d’ouverture de la structure étaient compliqués. Les éducateurs et les AMP n’avaient pas de formation spéciale pour le polyhandicap. Ils ont dû se former sur le terrain et ont fait preuve de beaucoup d’empathie », confesse la directrice des lieux, Béatrice Ponot. Au fil des années et des ajustements, la structure a permis de mettre en place un véritable suivi personnalisé et complet. Médecins, infirmiers, kinésithérapeutes, ergothérapeutes, orthophonistes, psychologues, éducateurs spécialisés mais également auxiliaires de vie et aides médico-psychologiques, ils sont plus de 70 professionnels à participer au bien-être de chacun.
Cette après-midi, l’ambiance est festive et les visages sont illuminés. Les activités proposées sont nombreuses. La balnéothérapie, le jardinage, les balançoires adaptées, la détente dans les hamacs et les séances de karaté auxquels s’ajoutent des séances journalières d’éveil sensoriel, de musique et d’arts plastiques. Tous les moyens sont bons pour atténuer les douleurs physiques et favoriser les stimulations sensorielles et cognitives. Un bonheur pour ces personnes souffrant de handicap sévère, qui ont festoyé comme il se doit autour de la troupe We Ce Ca, mobilisée pour l’occasion. Une joie partagée par ces parents courage. Pour Alice et sa fille Audrey, 23 ans, qui fréquente l’accueil de jour, cette structure, c’est un soulagement. « C’est idéal pour nous les familles car nos enfants ont tout sur place. Les activités mais aussi les séances médicales, ça permet d’avoir un accompagnement complet. Comme ça on se retrouve pour passer de bons moments de partage ! ».
Et si le maintien du lien avec les familles est crucial, celui avec l’extérieur l’est tout autant. C’est ce qu’assure la directrice Béatrice Ponot. « Nous avons divers partenariats, par exemple avec le collège Georges Baudoux pour des échanges, mais on participe activement aux événements locaux. La semaine dernière, certains étaient à la foire de Bourail, on a aussi des sorties en mer, des sorties pêche. C’est nécessaire ».
Pour l’avenir la directrice souhaite pouvoir accueillir les personnes jusqu’à leurs 28 ans afin de pouvoir prolonger la prise en charge. Pour cela des travaux d’agrandissement seront à prévoir, pour continuer à pérenniser la mission d’épanouissement et d’intégration essentielle à ces enfants et à ces jeunes adultes.
Pour en savoir plus sur le polyhandicap, nous vous invitions à consulter la thématique “handicaps, quelques repères”.